À l’approche de l’été, les journées ensoleillées alternent de plus en plus souvent avec des épisodes de pluie soudaine et abondante. Ces averses, parfois intenses, ont du mal à être absorbées par les sols lorsqu’ils sont recouverts de béton, d’asphalte ou de gazon compacté. L’eau ruisselle alors rapidement, provoquant flaques, érosion, et parfois même, des inondations.
Alors, plutôt que de laisser cette eau s’échapper, pourquoi ne pas lui offrir un endroit où s’infiltrer doucement ?
C’est exactement ce que permet le jardin éponge !
En s’inspirant du fonctionnement des sols vivants, ce type d’aménagement capte l’eau de pluie là où elle tombe, puis l’aide à s’infiltrer lentement dans le sol. Grâce à sa structure poreuse et à la présence de matière organique, le sol agit comme un filtre naturel. L’eau y est non seulement retenue, mais elle nourrit aussi la vie souterraine : les micro-organismes décomposent les feuilles mortes et autres résidus, ce qui libère progressivement des nutriments comme l’azote et le carbone, utiles à la croissance des plantes.
Un jardin éponge, c’est quoi ?
Un jardin éponge est un aménagement paysager conçu pour absorber et retenir l’eau de pluie, un peu comme une éponge naturelle. Contrairement à un jardin classique ou à une pelouse bien tondue, il est pensé pour que l’eau puisse s’infiltrer lentement dans le sol, plutôt que de ruisseler en surface.
Il ne s’agit pas forcément d’un jardin détrempé ou marécageux. Au contraire, un jardin éponge peut être esthétique, fleuri et structuré mais sa particularité réside dans la manière dont il gère l’eau. Le sol y est rendu plus perméable grâce à une combinaison de plantes adaptées, de couches de matériaux drainants (comme du paillis, du compost, du sable ou du gravier) et d’un relief étudié qui guide l’eau vers les zones d’infiltration.
Autrement dit, un jardin éponge est une alternative écologique et durable aux aménagements traditionnels, qui permet de transformer un espace extérieur en véritable outil de gestion de l’eau… sans sacrifier l’esthétique.
Construire un jardin éponge en 5 étapes simples :
Créer un jardin éponge ne nécessite pas forcément de grands travaux ni de budget important. Avec un peu de planification et quelques ajustements, il est tout à fait possible de transformer une partie de son terrain en véritable zone d’absorption pour l’eau de pluie. Voici les principales étapes à suivre :
1. Observer le terrain
Avant de commencer, prenez le temps d’observer comment l’eau circule sur votre terrain lorsqu’il pleut :
- Où se forment les flaques ?
- Quelles zones restent humides plus longtemps ?
- Où l’eau ruisselle-t-elle rapidement ?
En effet, ces observations vous aideront à choisir l’endroit idéal pour installer votre jardin éponge, idéalement dans une zone légèrement en creux, loin des fondations de la maison.
2. Choisir l’emplacement et adapter la pente
L’eau a besoin d’un chemin pour s’infiltrer. Créez une légère dépression ou ajustez la pente pour que l’eau puisse naturellement être dirigée vers votre jardin éponge. Vous pouvez également y raccorder les descentes de gouttière pour maximiser la récupération de l’eau de pluie.
3. Travailler le sol pour le rendre perméable
Le sol doit pouvoir absorber l’eau. Pour cela :
- Décompactez la terre sur environ 30 cm de profondeur.
- Ajoutez une couche de matières drainantes comme du compost, du sable ou du paillis.
- Évitez les géotextiles imperméables, qui bloquent l’infiltration.
4. Planter des végétaux adaptés
Une fois le sol prêt et la forme du jardin définie, il est temps de choisir les bons végétaux !
Pour qu’un jardin éponge fonctionne bien, les plantes choisies doivent être capables de s’adapter à un sol parfois très humide après la pluie, mais aussi de résister à la sécheresse en période plus chaude.
Les vivaces indigènes sont à privilégier. En plus d’être bien adaptées au climat local, elles soutiennent la biodiversité, demandent peu d’entretien et sont généralement plus faciles à trouver dans les pépinières.
Il est aussi important de penser à placer chaque plante au bon endroit, en tenant compte des conditions du sol.
En effet, comme le jardin éponge forme une petite cuve, certaines zones retiennent plus d’eau que d’autres. Les plantes qui ont besoin de beaucoup d’humidité, comme l’iris versicolore, doivent être plantées au fond, là où l’eau s’accumule après la pluie. Celles qui supportent bien l’humidité, mais peuvent aussi tolérer un peu de sécheresse, comme la rudebeckia, sont parfaites pour le milieu de la pente. Enfin, les plantes capables de supporter la sécheresse, comme l’echinacea, seront mieux placées en haut de pente.
5. Entretenir de façon écologique
Un jardin éponge demande peu d’entretien, mais quelques gestes simples permettent de préserver son bon fonctionnement sur le long terme :
- Laisser les feuilles mortes sur le sol permet d’enrichir la terre en matières organiques, ce qui améliore sa capacité à absorber l’eau et soutient la vie souterraine. En effet, lorsqu’elles se décomposent, les feuilles mortes libèrent des nutriments comme l’azote, qui favorisent naturellement la croissance des plantes.
- Éviter de piétiner les zones de plantation permet de garder le sol aéré et perméable, ce qui facilite l’infiltration de l’eau de pluie.
- Limiter l’utilisation des produits chimiques aide à protéger les micro-organismes du sol et à maintenir un équilibre naturel favorable à la santé des plantes.
Sources
- DCM info. (n.d.). Transformez votre jardin en jardin éponge. https://dcm-info.be/fr/hobby/conseils/transformez-votre-jardin-en-jardin-eponge
- Horta. Le jardin éponge : ne gaspillez pas une goutte d’eau. https://horta.org/fr/b/Le-jardin-eponge-ne-gaspillez-pas-une-goutte-d-eau
- PiscinesPro. (2023). Le jardin éponge : une gestion durable et efficace de l’eau pluviale. https://piscinespro.be/piscine/le-jardin-eponge-une-gestion-durable-et-efficace-de-leau-pluviale
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