Nous avons vu dans les articles sur l’alimentation végétale et l’alimentation biologique différents facteurs qui peuvent nous aider à réduire l’empreinte carbone de l’alimentation. Cependant, un aspect aussi important est celui de la provenance des aliments. Les produits locaux sont beaucoup plus frais, plus savoureux, et moins polluants. Le GRAME vous propose ici un tour d’horizon de la question.
La distance : pollueur invisible?
Les aliments voyagent en moyenne 2 500 km pour se rendre sur nos tablettes d’épicerie, selon Équiterre. Évidemment, plus un aliment provient de loin, plus son transport dégage des GES. Notons toutefois que le transport représente environ 11 % des émissions liées à l’alimentation, alors que 83 % seraient produites à la ferme (Weber & Matthews, 2008, dans Côté, 2016). Ainsi, le transport n’est pas ce qui pèse le plus lourd dans la balance des aliments importés, mais plutôt les autres étapes, comme l’entreposage, la conservation au frais et la transformation.
Le gaspillage alimentaire lors du cycle de vie du produit
Selon Statista, en 2018, 78 % du gaspillage alimentaire mondial, avait déjà eu lieu avant que les aliments atteignent le stade de la consommation. C’est au cours de la production agricole qu’il y a le plus de gaspillage, avec 32 %.
Un régime locavore, possible au Québec?
« Le régime locavore consiste en l’achat de produits locaux dans le but de réduire le kilométrage alimentaire. »
Il est presque impossible de manger 100 % local au Québec. De plus, d’un point de vue environnemental, cet effort serait inutile. Par exemple, au Québec, plus de la moitié des producteurs de tomates chauffent leurs serres au mazout, un combustible fossile produisant beaucoup de GES. Évidemment, c’est un secteur en constante évolution, et dans quelques années, les statistiques changeront peut-être. Enfin, il y un autre aspect à considérer : en raison du climat froid du Québec, l’entreposage des produits qui sont hors saison consomme beaucoup d’énergie!
Manger local devrait être favorisé lorsque c’est possible – et c’est souvent le cas –, avec un minimum d’organisation! Il y a beaucoup d’aliments locaux, comme les pommes et les légumes racines, qui peuvent être consommés à l’année, sans avoir des impacts environnementaux importants.
Par exemple, lorsqu’on se promène dans une épicerie de quartier, il n’est pas rare d’entrevoir dans les étalages des pommes provenant des États-Unis. Au Québec, on produit de nombreuses variétés de pommes qui sont très goûteuses, pour ne pas dire plus goûteuses! Et c’est là que manger local prend tout son sens.
Manger avec les saisons
En suivant le cycle naturel des aliments, on varie notre alimentation d’une saison à l’autre selon la disponibilité. En adaptant son alimentation aux saisons, on augmente les petits plaisirs, car chaque arrivage constitue un savoureux retour. Par exemple, le premier sandwich aux tomates des champs, ou bien le premier potage de courges de l’automne.
Pour débuter, vous pouvez consulter des calendriers des récoltes des aliments, comme celui proposé par Mangez Québec. Encore mieux, pourquoi ne pas vous rapprocher de la terre, et joindre l’utile à l’agréable? La cueillette de fruits et légumes directement chez les producteurs est une belle activité plein air, qui permet d’avoir les aliments les plus écologiques, que ce soit des petits fruits en été, ou des pommes et des courges en automne.
En alternative, l’abonnement à des paniers de fruits et légumes, ou la visite de marchés locaux, s’inscrivent aussi dans cette optique. Cette expérience pourrait être une bonne occasion de découvrir de nouveaux ingrédients, et d’éviter les étapes d’entreposage des aliments, qui sont particulièrement énergivores. Par ailleurs, les échanges avec les producteurs leur permettent de mieux saisir la demande des consommateurs et d’ajuster leur production pour éviter des pertes.
Enfin, pour profiter au maximum de l’abondance, vous pouvez réaliser des confitures, marinades ou même congeler des aliments pour en profiter pendant plusieurs mois.
Des avantages pour l’économie locale
L’achat local, c’est aussi soutenir l’économie de sa région. L’absence d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur permet une meilleure rémunération, selon Équiterre. De plus, le Québec est doté de hautes normes en termes de qualité et d’éthique professionnelle, ce qui assure, en général, une juste rémunération des travailleurs et de bonnes conditions de travail. Les pratiques agricoles sont souvent aussi plus respectueuses de l’environnement que dans certains pays, encore plus si on opte pour une alimentation bio. C’est aussi pourquoi le prix est généralement plus élevé, mais il s’agit d’un investissement collectif qui présente des bienfaits sociaux et environnementaux.
Pour aller plus loin :
Voici quelques ressources et lectures pour en apprendre plus :
- Fiche : Manger local d’Équiterre;
- Article : Manger local, c’est quoi? d’Aliments du Québec;
- Fiches sur l’alimentation de proximité de Vivre en ville;
- Livre : Sauver la planète une bouchée à la fois de Bernard Lavallée;
- Livres : Mangez local! et Mangez local 2! de Julie Aubé.