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L’agriculture biologique : cultiver et manger au naturel

Écrit par :

Maria Camila Gallego Betancur
Stagiaire en communication (2022)

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L’environnement, c’est l’affaire de tout le monde – encore faut-il savoir de quoi on parle! Dans cette nouvelle série, le GRAME démystifie 10 notions environnementales dont nous entendons souvent parler dans les médias ou simplement dans notre vie de tous les jours.

Ce huitième article s’intéresse à la question de l’agriculture biologique. Avec la quantité et la diversité de produits disponibles à l’épicerie, il est facile d’oublier les impacts environnementaux et sociaux derrière la chaîne alimentaire. C’est pourquoi des étiquettes comme « biologique » permettent de cerner certains critères pris en compte lors de la production.

C’est quoi, l’agriculture biologique?

L’agriculture biologique, en termes simples, vise à assurer le plus grand respect de l’environnement. Il s’agit d’un processus qui est certifié, c’est-à-dire encadré par des règles et des normes strictes pour assurer le respect des standards. Mais qu’implique cette pratique agricole? Elle interdit d’abord l’utilisation de produits chimiques comme des pesticides ou des fertilisants destinés à améliorer le rendement de production des aliments. Dans cette pratique, l’utilisation de substances génétiquement modifiées, d’hormones de croissance et d’agents de conservation artificiels sont également interdits.

Souvent, les gens pensent que manger des aliments biologiques, c’est mieux pour la santé - et oui, c’est mieux, même si beaucoup de produits non biologiques ne contiennent souvent que des petites traces de produits chimiques. Mais pour moi, la raison principale d’opter pour le biologique est de ne pas nuire à la nature en faisant de l’agriculture. C’est une façon de préserver l’environnement.

Au Québec, plusieurs certifications permettent de repérer les aliments biologiques. Voici quelques-unes des principales certifications :

  • Biologique Canada
  • Ecocert Canada
  • Québec Vrai
  • Letis S.A.
  • Quality Assurance International (QAI)
  • TransCanada Organisation Certification Services (TCO cert)
  • Pro-cert

Cela dit, il est important de garder en tête que ce ne sont pas toutes les entreprises qui peuvent se permettre d’acheter ces certifications. Par ailleurs, le processus pour avoir la certification peut prendre de 2 à 3 ans, il est donc aussi judicieux de s’informer auprès des petits producteurs sur leurs pratiques.

Pourquoi c’est mieux pour l’environnement?

L’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture conventionnelle engendre beaucoup de conséquences néfastes pour l’environnement. Les fertilisants et les pesticides se propagent par ruissellement et contaminent les écosystèmes.

Au Québec, chaque année, des pesticides sont détectés dans les cours d’eau. Ces substances posent un danger aux espèces marines et à la santé humaine, puisqu’il s’agit de substances toxiques. De plus, l’utilisation de matières fertilisantes en excès entraîne une acidification des sols, qui pose aussi plusieurs risques pour la biodiversité.

L’agriculture est aussi une source importante d’émissions de GES, particulièrement de N₂O, un des gaz responsables des changements climatiques. Ainsi, l’agriculture engendrerait 70 % des émissions mondiales de N₂O d’origine humaine. Puisque l’agriculture biologique interdit l’utilisation d’engrais azotés, elle a un fort potentiel de réduire les émissions de GES de gaz à effet de serre à ce niveau.

Comment manger plus bio?

D’abord, il est important de commencer par les aliments qui fonctionnent le mieux avec notre budget. Le biologique est souvent plus dispendieux, mais si on privilégie des produits de saison, les prix seront habituellement plus avantageux. Gardons aussi en tête que plus la demande pour des aliments biologiques va augmenter, plus les prix seront accessibles.

Est-ce qu’on devrait toujours privilégier le bio? Pas nécessairement! L’important est de réfléchir aux aspects importants pour nous et prendre des décisions éclairées. Par exemple, la distance parcourue par les aliments, même biologiques, présente une empreinte écologique assez élevée. Privilégier des produits locaux est également un moyen de contribuer à l’économie locale. Plusieurs entreprises québécoises non biologiques déploient quand même des efforts pour réduire l’utilisation de substances chimiques. Cela dit, certains aliments comme les bananes ne poussent pas au Québec. Dans ce cas, il est préférable de les acheter bio!

Un autre compromis auquel on peut être confronté lorsqu’on commence à acheter bio est le fait que plusieurs de ces aliments viennent dans des emballages en plastique. S’il est possible de l’éviter, l’empreinte environnementale sera meilleure. Toutefois, il est intéressant de noter que ces emballages peuvent permettre de faire durer les aliments plus longtemps et de réduire le gaspillage alimentaire.

En bref, il n’y a pas de réponse parfaite au moment de faire un choix, et il faut souvent faire des compromis, sans culpabiliser!

Le souci d’une alimentation plus durable

L’agriculture biologique est plus durable sur le long terme, puisqu’elle présente moins d’effets nocifs sur l’environnement, en plus d’être plus bénéfique pour la santé humaine. Voici d’autres aspects au-delà du biologique qui s’inscrivent dans ce souci de faire des choix alimentaires plus durables :

Photographie de Matthias Klum, NATIONAL GEOGRAPHIC CREATIVE
  • Limiter les aliments exotiques : les aliments exotiques doivent voyager de longues distances pour se rendre à nous, et de la réfrigération est généralement requise durant le processus pour garder leur fraîcheur, ce qui rend leur empreinte carbone très élevée.
  • Réduire la consommation de viande : l’élevage de bétail présente un fort impact environnemental, surtout les bovins. Si vous mangez de la viande, optez le plus possible pour la viande biologique, puisque cette pratique assure un traitement respectueux des animaux, une nourriture saine de qualité biologique et une viande de meilleure qualité.
  • Privilégier les produits équitables : le commerce équitable, qui est également un processus certifié, vise avant tout à assurer de bonnes conditions de travail et une rémunération juste aux producteurs et leurs employé.e.s.
L’agriculture biologique est donc une pratique certifiée indiquant que les produits respectent des normes afin de limiter les impacts environnementaux. Dans le prochain article, nous aborderons la permaculture, qui va encore plus loin en se basant sur des principes qui prônent l’observation et l’imitation de la nature.

Pour aller plus loin :

Voici quelques ressources et lectures pour en apprendre plus sur l’agriculture biologique :

Maria Camila Gallego Betancur

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