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Les bénéfices des espèces indigènes

Écrit par :

Éléonore Escobar
Chargée de projets en biodiversité urbaine

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Lavande ou agastache ? Faire le choix de planter une espèce d’ici ou d’ailleurs n’est parfois pas qu’esthétique, cela peut aussi être écologique. Pour cette raison, il est important de comprendre les impacts des plantes introduites, ainsi que les bénéfices de celles indigènes. Voici quelques caractéristiques à prendre en compte pour une décision plus éclairée.

Qu’est-ce qu’une espèce indigène?

Les espèces indigènes sont des espèces se trouvant dans un écosystème de façon naturelle, sans intervention humaine. Elles sont réparties selon des aires de répartition naturelle et sont donc qualifiées d’indigènes à une région précise.

Crédit : CRE Capitale-Nationale

Par exemple, l’érable à sucre est indigène du Québec, car originaire du sud-est du Canada. Tandis que l’érable de Norvège, bien que présent sur notre territoire depuis longtemps, a été introduit d’Europe au milieu du 18e siècle.

Qu’est-ce qu’une espèce introduite ou exotique?

Depuis plusieurs années, des espèces exotiques sont introduites sur le territoire québécois, volontairement ou non. Celles-ci peuvent être qualifiées de naturalisées ou d’envahissantes. La différence entre ces deux catégories est l’impact qu’elles ont sur l’environnement dans lequel elles poussent. Les espèces introduites naturalisées sont celles qui arrivent à se reproduire dans leur nouvel environnement. Elles deviennent envahissantes lorsqu’elles se répandent et modifient les écosystèmes dans lesquelles elles se propagent. 

Un bon exemple d’espèce exotique envahissante est le nerprun (Rhamnus cathartica et Rhamnus frangula) ; dû à l’absence d’ennemis naturels, cet arbuste prolifère et forme un couvert dense qui prive les espèces indigènes d’espace et de lumière pour pousser aux sols des boisés.

Source : Ville Mont-Royal

Bénéfices des espèces indigènes en horticulture

Les plantes indigènes jouent un rôle essentiel dans nos jardins, mais aussi pour le maintien de notre biodiversité. Plusieurs raisons justifient le choix de plantes indigènes; elles constituent une source de nourriture importante pour la faune locale, dont les oiseaux et un environnement idéal pour les populations d’insectes du territoire. En effet, les pollinisateurs et les plantes à fleurs d’ici ont évolué parallèlement pour toujours bonifier leur entente mutuelle : l’une fournit du nectar et l’autre permet la reproduction en transportant le pollen. On dit qu’ils ont coévolué. Pour cette raison, les pollinisateurs indigènes vont être très bien adaptés aux fleurs indigènes et donc vont les préférer.

Dans certains cas, cette relation est si étroite qu’elle est même vitale; c’est le cas de l’asclépiade, plante hôte du papillon monarque qui ne peut survivre sans la présence de cette vivace.

De plus, les espèces indigènes demandent habituellement moins de soin (eau, engrais et pesticides) et résistent mieux aux hivers que les plantes introduites, puisqu’elles sont déjà adaptées au territoire québécois.

Bénéfices des arbres indigènes pour l’écosystème

Les arbres indigènes se reproduisant naturellement dans leur aire de répartition naturelle composent une part importante de leur écosystème. Les insectes et les oiseaux y sont adaptés et en dépendent. Une étude menée par la firme Mitacs Accélération en 2013, en collaboration avec un doctorant de l’Université de Toronto, a démontré qu’en contexte urbain, les arbres indigènes abritent jusqu’à 25 fois plus d’insectes et d’oiseaux que les essences introduites. L’activité des insectes et oiseaux est très importante pour l’écosystème, entre autres pour leur alimentation et la pollinisation.

Le GRAME priorise les espèces indigènes

Au GRAME, nous choisissons des espèces indigènes autant que possible pour les aménagements que nous réalisons. Ainsi, tous nos jardins de pollinisateurs comportent des plantes indigènes à 100%. Nous en sélectionnons aussi toute une variété pour nos projets de plantation d’arbres. 

Notre projet d’écran végétal anti-déchet au Parc Stoney Point, à Lachine, a également été réalisé avec des vivaces et des arbustes, tous indigènes, provenant de la pépinière québécoise Aiglon Indigo, qui se dédie à leur culture depuis près de 40 ans.

Et vous ?

Pour une liste non exhaustive d’espèces indigènes du Québec, n’hésitez pas à consulter la page d’Espace pour la vie. Et pour mettre toutes vos nouvelles connaissances sur le sujet à contribution, participez à la première édition du Défi Fleuri, un concours de jardin pour pollinisateurs et favorisez ainsi la biodiversité indigène.

Éléonore Escobar

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