Dans le cadre de la Semaine québécoise de réduction des déchets, le GRAME a décidé de vous simplifier la vie! Voici un article qui jette les bases de ce qu’est un mode de vie zéro déchet. Apprenez-en les grands principes et découvrez comment aborder cette philosophie, qui parfois ressemble à une montagne infranchissable, avec un grain de sel.
C’est quoi, le zéro déchet?
Commençons par le début. Le mouvement zéro déchet est tout d’abord un mouvement environnemental qui vise à réduire sa production de déchets dans son quotidien, mais aussi son gaspillage. Nuance intéressante, en anglais, on nomme le mouvement « zero waste », le mot « waste » pouvant être interprété autant comme « déchet » que « gaspillage ».
Le terme « zéro déchet » a commencé à être défini en novembre 2004 par le Planning Group of the Zero Waste International Alliance (ZWIA). Le mode de vie a ensuite gagné en popularité grâce à la parution de livres et de témoignages chocs de personnes ayant réduit de manière draconienne leur production annuelle de déchets. On pensera notamment à Béa Johnson, avec son livre Zero Waste Home: The Ultimate Guide to Simplifying Your Life by Reducing Your Waste, ou plus près de chez nous, à Mélissa De La Fontaine, avec son ouvrage Tendre vers le zéro déchet.
Les bases du zéro déchet
Comme tout mouvement, le zéro déchet possède des principes de bases qui aident ses adeptes à intégrer plus facilement et efficacement des habitudes pour tendre vers une vie avec moins de déchets. Dans ce cas-ci, ces principes sont représentés par les 5R :
Ces 5R ne sont toutefois pas interchangeables : c’est pour cela qu’on entendra souvent dire que le recyclage n’est pas suffisant dans un mode de vie zéro déchet. Il faut d’abord intégrer trois autres pratiques avant de s’y rendre. Voici concrètement ce que chaque étape représente.
Refuser
Refuser n’est pas aussi sorcier qu’on pourrait le penser. Dire non aux publicités dans notre boîte aux lettres, refuser les ustensiles, serviettes et sacs de plastique lorsqu’on prend un repas à emporter; il y a mille et une occasions de refuser les déchets dans notre quotidien. Il suffit d’observer nos habitudes de consommation pour les découvrir.
Réduire
Réduire peut parfois se confondre avec refuser – si l’on refuse une tasse de café jetable, par exemple, on réduit automatiquement nos déchets, non? L’action de réduire va toutefois plus loin : on se pose ici la question « En ai-je réellement besoin? ». Cela est valide pour tout bien de consommation, autant les vêtements que l’électronique que les aliments préemballés. En remettant en question nos habitudes de consommation, on en vient à identifier les sphères où nous pouvons avoir un impact réel en réduisant. C’est aussi bon pour le portefeuille, en passant!
Réutiliser
Réutiliser est probablement le R le plus tendance du moment : tasses, vaisselle et sacs réutilisables sont devenus objets courants de notre quotidien. Réutiliser est aussi facile à intégrer dans toutes les sphères du quotidien : outre la fameuse tasse à café réutilisable, les essuie-tout peuvent facilement laisser place à des « guenilles » faites maison, plusieurs aliments peuvent être trouvés en vrac si l’on apporte nos pots… la seule limite de la réutilisation est celle de notre imagination!
Recycler
Enfin, le fameux recyclage. Bien des gens pensent au recyclage en premier lorsque vient le temps d’adopter des comportements écologiques, pourtant, celui-ci ne se classe qu’en 4e position sur l’échelle des 5R. Pourquoi? Entre autres parce que la philosophie du zéro déchet favorise d’abord la réduction et que le recyclage devient simplement un moyen de disposer des déchets que nous « devons » produire.
Au Québec, seulement 14 à 18% du verre et du plastique sont recyclés. Pour le papier ou le métal, ils sont recyclés respectivement à 79% et 49%. Devant ses chiffres, il devient évident que le recyclage, bien que positif, n’est pas la solution ultime de la gestion des déchets.
Retour à la terre
Quand on parle de retour à la terre, on parle de composter ses résidus alimentaires au lieu de les envoyer à la poubelle. Saviez-vous que les sites d’enfouissement étaient responsables de 11% des émissions de méthane dans le monde en 2010? C’est parce que la décomposition des déchets organiques dans les sites d’enfouissement de déchets urbains provoque la production de ce gaz. Une des solutions à préconiser est le compostage domestique ou municipal.
Si vous habitez à Montréal, découvrez les services offerts par votre arrondissement en matière de compostage.
Pourquoi tendre vers le zéro déchet?
Il y a toutes sortes de raisons de vouloir tendre vers le zéro déchet : sentir qu’on a un contrôle sur notre gestion des déchets, transformer notre écoanxiété en action concrète, apprendre à vivre plus simplement, etc. Peu importe les raisons qui vous pousseront à tendre vers un mode de vie avec moins de déchets, il faut s’assurer que cette démarche reste positive et surtout, sans culpabilité.
Ce sont de petites actions à la hauteur de nos moyens qui tranquillement vous encourageront à en prendre d’autres et ultimement, intégreront ces habitudes à votre quotidien. Cette démarche nous pousse à nous remettre en question, certes, mais aussi à devenir créatif dans notre façon de consommer.
Source : Aware Animals
Autres mouvements liés au zéro déchet
Le zéro déchet n’est qu’un mouvement qui s’inscrit sous un éventail de mouvements écologiques. Le minimalisme, la simplicité volontaire, la décroissance, ce sont tous des mouvements ou des idéologies qui vont dans le sens de consommer moins pour laisser place à des connexions humaines plus profondes.