Cueillir des fruits urbains, c’est possible, même en automne!

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Éco-quartier Sud-Ouest
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Vous êtes-vous déjà demandé·e si vous pouvez manger les petits fruits que vous voyez en ville? Vous savez, ces fruits souvent rouges de l’arbre au bout de la rue ou dans la ruelle? On se dit souvent que ce qui n’est pas une pomme, une poire ou une prune, c’est de la « nourriture pour les oiseaux ». Pourtant, plusieurs peuvent être utilisés pour de délicieuses recettes. Il n’y a pas d’alimentation plus locale que ça!

On vous invite à découvrir quelques fruits (ou faux-fruits) à cueillir en automne.
La cueillette urbaine vous intéresse à d’autres moments de l’année? Suivez-nous pour les cueillettes du printemps et de l’été, et rendez-vous au bas de l’article pour participer à la formation d’un comité des Fruits Défendus!

Bonnes pratiques de cueillette

Pour votre sécurité, assurez-vous de valider l’identification des fruits avec une personne experte ou une ressource adaptée (comme l’appli gratuite iNaturalist). Certaines espèces toxiques ont parfois des ressemblances frappantes avec une espèce comestible! En cas de doute, il est déconseillé d’en consommer. Si vous y goûtez, commencez par un fruit et évaluez votre état avant d’en consommer davantage.

Pour diminuer les risques pour la santé, il est généralement recommandé de cuire les fruits et de retirer les graines et la peau. Pensez aussi à éviter les fruits malades ou qui risquent d’être contaminés par des polluants ou de l’urine animale. Le port des gants est aussi important, notamment pour se protéger des tiges piquantes des rosiers et des aubépines!

Pour respecter l’arbre et la faune, cueillez délicatement pour ne pas briser les branches et laissez la majorité des fruits pour les oiseaux, les insectes et la reproduction de l’arbre. Ne prenez que ce que vous allez réellement consommer. On recommande d’utiliser un panier ou un sac en papier pour transporter et entreposer la récolte : en les oubliant trop longtemps dans un sac en plastique, les fruits risquent de se perdre. Cueillir les fruits secs contribue aussi à la conservation.

Bien sûr, on se doit également de respecter la propriété privée! Ne récoltez jamais de fruits sur un terrain privé sans l’autorisation des propriétaires. Si vous avez un arbre fruitier sur votre terrain et que vous aimeriez en partager les récoltes, vous pouvez l’inscrire auprès des Fruits Défendus.

Cynorhodons

« Cynorhodon » est le nom qu’on donne au faux-fruit des rosiers sauvages. On les récolte principalement de deux espèces : l’églantier (Rosa canina), aux fruits orangés et allongés, et le rosier rugueux (Rosa rugosa), aux fruits de couleur rose-rouge et plus sphériques.

Églantier (Rosa canina)
Rosier rugueux (Rosa rugosa)

Les cynorhodons sont mûrs à partir de la mi-septembre. Attention : ils contiennent des poils irritants sur les graines, qu’on peut retirer en cassant le fruit en deux lorsqu’il est encore dur pour manger la chair crue.

Ils sont plus sucrés et tendres si on les cueille après une ou deux gelées. On peut en faire un sirop en les faisant macérer dans de l’eau. Si on veut plutôt extraire la pulpe des fruits mous, il est alors plus facile de les faire chauffer dans de l’eau et de les filtrer pour en retirer les graines et leurs poils irritants. On peut alors l’utiliser dans des confitures, des desserts, des sauces et même des soupes, comme la nyponsoppa suédoise aux églantiers!

Saviez-vous?

Au printemps, on peut récolter les pétales roses des rosiers sauvages (en laissant le centre pour la pollinisation) et les utiliser pour préparer un sirop floral.

Cenelles (ou senelles)

Les aubépines sont généralement des arbustes à tiges épineuses et écailleuses, à feuilles simples et dentées. Ils produisent des fleurs blanches très odorantes à cinq « pétales ».

L’aubépine produit à partir de septembre des fruits semblables à une petite pomme, à peau lisse rouge mat et à chair jaune. Les fruits sont appelés « cenelles », d’où le nom commun de l’arbre cenellier.

Bien que très acides, les fruits crus sont comestibles en retirant le ou les noyaux centraux. Ils sont similaires aux pommettes. En raison de leur acidité et de leur texture farineuse, les fruits sont plus souvent consommés cuits, en gelée ou dans des pâtisseries.

Aubépine du Québec (Crataegus submollis)

Pimbina

Pimbina (Viburnum trilobum)

On reconnaît la viorne trilobée, un arbuste communément appelé « pimbina », à ses feuilles à trois lobes semblables à des feuilles d’érable. Les grappes de fleurs sont composées de petites fleurs jaunes au centre, entourées de grandes fleurs blanches. Les fruits se regroupent aussi en grappes et ne contiennent qu’un seul noyau plat.

Les petits fruits rouges du pimbina se récoltent après les premières gelées et dans les mois suivants, typiquement de septembre à décembre. Ils se consomment surtout cuits, en confitures et en sauces, car les fruits crus sont astringents et acides. On les compare souvent aux canneberges, auxquelles ils ressemblent aussi dû à leur peau rouge lustrée.

Sorbes

La sorbe est le fruit du sorbier. Au Québec, on retrouve notamment le sorbier d’Amérique et le sorbier des oiseleurs. On reconnaît cet arbre à la forme de ses feuilles : chacune est composée de plusieurs folioles en forme de lance et placées face à face. Le sorbier d’Amérique a 11 à 17 de ces « lances » par feuille.

Les petits fruits rouge orange du sorbier sont cueillis après les premières gelées. En raison de leur teneur en acide parasorbique qui leur donne un goût amer et les rendent indigestes lorsque crues, les sorbes doivent être cuites avant la consommation et filtrées de leurs noyaux. On peut alors les utiliser dans des sauces salées ou vinaigrées et en chutney.

Sorbier d’Amérique (Sorbus americana)

Raisins sauvages

Tout comme les arbres et arbustes présentés ci-dessus, les fruits de la vigne des rivages sont malheureusement souvent délaissés. C’est une plante grimpante dont les feuilles deviennent rouges à l’automne. Il est important de vérifier que les bords des feuilles sont dentés (et non lisses) pour distinguer la vigne du ménisperme du Canada, qui produit des fruits semblables, mais toxiques.

Les raisins bleus de la vigne des rivages peuvent être cueillis et consommés frais pendant la saison ou après les premières gelées pour un goût plus sucré. Ils peuvent aussi être bouillis pour en faire une gelée.

Vigne des rivages (Vitis riparia)
Ménisperme du Canada (Menispermum canadense)

Comité Fruits Défendus

Vous voyez beaucoup de fruits tombés au sol dans votre quartier?
Vous êtes propriétaire d’un arbre, d’un arbuste ou d’une vigne très prolifique?
Vous souhaitez participer à des cueillettes à quelques pas de chez vous?

Le GRAME aimerait contribuer à la mise en place d’un comité de cueillettes urbaines dans le Sud-Ouest avec Les Fruits Défendus, un collectif qui « met en relation propriétaires d’arbres fruitiers et cueilleur·euse·s bénévoles afin d’aider à réduire le gaspillage de nourriture ».

Pour signifier votre intérêt à participer ou pour partager des emplacements d’arbres fruitiers dans le Sud-Ouest, vous pouvez nous rejoindre par courriel à eqsusouest@grame.org.

Source : Les Fruits Défendus

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