Cet article a été rédigé par le GRAME pour la Fédération des clubs de quad du Québec et publié dans l’édition de janvier 2022 de Sentier Quad.
Les sorties en nature sont parfois synonymes d’adrénaline et de grandes émotions, et d’autres fois, on préfère l’atmosphère apaisée de la forêt et le calme qui y règne. Mais est-elle si calme? L’hiver, on pourrait penser que le manteau blanc de neige qui la recouvre est synonyme d’une vie sauvage endormie – et pourtant, même à la saison froide, les sentiers grouillent de faune et de flore à observer. Le GRAME vous propose de bonnes pratiques à adopter lors de votre prochaine sortie hivernale d’observation de la nature ainsi que quelques animaux et plantes fascinantes à dénicher. À vos jumelles!
Les meilleures pratiques d’observation de la faune en hiver
1- La gratitude
Une des premières choses à retenir lorsqu’on fait de l’observation de faune ou de flore est le privilège que nous avons de les contempler. Il ne faut pas tenir la nature pour acquise. Profitez de ce moment pour vous reconnecter à celle-ci.
2- Le silence
Le silence est évidemment de mise quand on souhaite observer des animaux dans leur habitat naturel. Plus vous êtes silencieux, plus vous avez de chance d’apercevoir une bête.
3- Prendre conscience de son environnement
Restez dans les sentiers aménagés lors de votre observation. Bien que la neige semble protéger les plantes et arbustes qu’elle recouvre, vous pourriez quand même les endommager avec vos pas. De plus, les sentiers sont aménagés pour assurer votre sécurité et une petite sortie hors-piste impromptue pourrait vous mettre dans le pétrin.
4- Savoir garder ses distances
Vous n’êtes pas sans savoir qu’un animal qui se sent menacé peut attaquer pour se défendre. Ceci est vrai pour les gros animaux, comme les ours, mais aussi ceux qui ont l’air inoffensifs, comme les dindes sauvages. Il est important de laisser un espace sécuritaire entre vous et l’animal, pour votre bien, mais aussi pour celui de l’animal. Fuir coûte beaucoup d’énergie aux animaux, et durant l’hiver où les ressources sont rares, courir après un animal peut le rendre vulnérable à la faim et aux maladies.
5- Ne pas nourrir les animaux
Qu’y a-t-il de mal à donner votre trognon de pommes à un chevreuil qui passe? Ce sont pourtant des herbivores! Néanmoins, cette pratique devrait être proscrite. Bien que ça nous permette de nous approcher de la bête de près, nourrir un animal sauvage a des conséquences bien plus graves qu’on ne pourrait croire. Cette pratique rend l’animal plus dépendant des humains, mais aussi elle diminue sa peur de ceux-ci, ce qui met sa vie en danger. On peut déjà le constater avec les écureuils et les ratons laveurs en ville.
Quelques animaux à observer
L’hiver est souvent surnommé «la saison morte», mais rien n’est moins vrai en forêt! Si vous mettez en pratique les quelques conseils vus plus tôt, vous trouverez bien vite que le bois regorge de vie à travers ses arbres enneigés.
D’abord, il est possible d’observer un bon nombre d’oiseaux. Parmi ceux-ci, on trouvera la mésange à tête noire, le cardinal, le harfang des neiges et la chouette Lapone, pour ne nommer que ceux-ci. Le meilleur moment pour les observer est bien souvent au lever du jour. Le Québec regorge de parcs où observer ces espèces – une rapide recherche sur internet vous mènera à une mine d’informations!
L’aube et le crépuscule sont les meilleurs moments pour observer la faune. Les cervidés (chevreuils, cerfs, orignaux, etc.) , les rongeurs (écureuils, porcs-épics, mulots, etc.) et les mustélidés (hermines, blaireau, putois, etc.) sont très présents dans notre paysage hivernal. Il faudra toutefois s’armer de patience pour être en mesure d’en observer. Si votre observation d’espèces n’est pas fructueuse, vous pouvez toujours vous lancer dans la chasse aux traces dans la neige – c’est d’ailleurs beaucoup plus facile l’hiver. N’oubliez pas que les animaux se camouflent pendant la saison froide, donc si vous apercevez des pistes, restez immobile et attendez! Vous serez certainement récompensé.
L’observation de la flore en hiver
Alors que la neige recouvre les forêts de feuillus, les conifères, eux, sont les rois de bien des paysages hivernaux. En plus d’être majestueux, ces arbres arborent des aiguilles qui peuvent être récoltées pour faire des boissons chaudes ou servir de condiment. Si vous cherchez à diversifier vos observations, il y a d’autres plantes très intéressantes à identifier :
Une petite mise en garde s’impose toutefois. Chaque débutant.e à la cueillette de la flore ne devrait pas s’aventurer dans cette tâche sans les connaissances des espèces et sans supervision. Certaines espèces toxiques ont parfois des ressemblances frappantes avec une espèce comestible. De plus, toute plante ne devrait pas être cueillie sans connaître la bonne méthode et les quantités appropriées à cueillir, sans quoi, on pourrait endommager une espèce vulnérable. La cueillette devrait toujours se faire en harmonie avec la biodiversité.
Si vous vous êtes découvert une nouvelle passion pour l’observation en nature après cette lecture (ce que nous espérons!) il y a une panoplie d’applications mobiles, comme Seek et iNaturalist, qui peuvent vous accompagner dans vos sorties et identifier les organismes qui vous entourent. Bonne découverte!
Source supplémentaire
Forêt : identifier, cueillir, cuisiner, par Gérald Le Gal et Ariane Paré-Le Gal