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L’alimentation anti-gaspillage : un véritable défi environnemental et social

Écrit par :

Maria Camila Gallego Betancur
Stagiaire en communication (2022)

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Selon un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les changements climatiques et les terres, c’est de 25 % à 30 % du total de la nourriture produite qui est gaspillée. Au Canada, ce sont 11,2 millions de tonnes d’aliments qui sont perdues ou gaspillées chaque année. Un chiffre énorme, qui constitue un véritable défi environnemental et social.

Le GRAME a d’ailleurs produit un mémoire sur la lutte au gaspillage alimentaire, qui est accessible sur notre site web. Cet enjeu complexe implique une multitude de parties prenantes, c’est pourquoi nous nous concentrons ici sur les recommandations qui s’appliquent plus particulièrement aux individus et à nos choix alimentaires – même si la plus grande partie du problème est collective.

Où survient le gaspillage alimentaire?

Le gaspillage alimentaire survient à différentes étapes du cycle de vie des aliments, et certains produits ne se rendent même pas sur les tablettes des épiceries. L’aspect esthétique ainsi que les normes sur les dates de péremption sont deux des raisons qui expliquent ce gaspillage. Pourtant, « le rapport révèle que seulement 11 % des aliments retirés de la commercialisation étaient réellement impropres à la consommation, soulignant du même fait que 89 % de ces produits auraient pu être consommés ». Ici, ce sont principalement les fruits et les légumes qui sont affectés. Selon une étude de Recyc-Québec publiée en juin 2022, cette catégorie de produits représenterait à elle seule 45,4 % du gaspillage alimentaire. Une autre partie du problème survient dans les ménages, puisque de grandes quantités de nourritures sont jetées inutilement, notamment en raison des dates de péremption.

La question des dates de péremption

Au Canada, la mention « Meilleur avant » donne des renseignements sur la fraîcheur du produit et la durée de conservation potentielle des produits non ouverts mais n’est pas une garantie de salubrité. Pourtant, il s’agit d’un indicateur qui pousse plusieurs personnes à jeter automatiquement de la nourriture.

La gamme de supermarchés britanniques Waitorse vont enlever la mention « Meilleur avant » de plusieurs produits, dont les fruits et les légumes. Cette mesure permettrait selon leurs estimations de sauver de la poubelle 7 millions de paniers de nourriture.

La fiche suivante de la MAPAQ peut vous guider à mieux comprendre comment interpréter la mention « Meilleur avant ».

Ce gaspillage alimentaire présente de nombreux enjeux environnementaux, puisque la production d’aliments implique d’énormes quantités d’eau, de surfaces de terre, d’intrants agricoles et d’énergie gaspillés du même coup; sans oublier les répercussions du transport du champ à l’assiette.

Autre problème : une partie des aliments gaspillés se dirige vers les sites d’enfouissement, on parle d’environ 47 % des aliments au Québec selon l’étude de Recyc-Québec, ce qui engendre des émissions de GES équivalent à 0,18 tonne de CO₂ de plus émise pour une tonne d’aliments qui sont enfouis plutôt que consommés ou compostés.

Des solutions existent!

Malgré l’ampleur de la problématique, des solutions à l’échelle individuelle existent! D’abord, nous devons tirer un maximum de profit des aliments est la clé pour éviter le gaspillage, par exemple en :

  • Acceptant les fruits et les légumes « moches »;
  • Utilisant des applications contre le gaspillage alimentaire comme Food Hero;
  • Planifiant les repas et faisant les courses en conséquence;
  • Utilisant des méthodes de conservation si on a trop d’aliments, par exemple la congélation ou la transformation en marinades.

Pour les plus aventureux, des initiatives comme le Dumpster diving – qui sont légales – permettent de récupérer des aliments encore comestibles jetés par les épiceries, et du même coup de faire d’importantes économies.

Plusieurs ressources peuvent vous aider dans l’adoption d’une alimentation anti-gaspi, comme le site Sauve ta bouffe ou J’aime manger pas gaspiller.

Pour aller plus loin :

Voici quelques ressources et lectures pour en apprendre plus :

Maria Camila Gallego Betancur

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