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Les produits hygiéniques personnels jetables, à quel prix?

Écrit par :

Shani Lebel
Chargée de projets en communication

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Le plastique fait partie intégrante de nos vies et les protections hygiéniques n’y font pas exception. L’utilisation de ces produits jetables est enracinée dans nos façons de faire. Pourtant, d’autres options plus durables, écologiques, tout aussi confortables et hygiéniques existent!

Que contiennent les protections hygiéniques jetables?

La plupart des produits hygiéniques jetables sont composés de coton, de rayonne et de différents plastiques. Certains produits contiennent même des parfums ce qui peut venir déséquilibrer cette région intime fragile, voire provoquer des irritations et des infections.

Peu de produits d’hygiène personnelle contiennent du coton biologique. La culture mondiale du coton utilise des pesticides contenant de l’arsenic. Ces substances diminuent la biodiversité et dégradent la santé des sols. En plus de ces impacts, il y a possibilité de retrouver ces substances chimiques dans nos protections hygiéniques.

Par la suite, la rayonne est une matière artificielle absorbante obtenue à partir de la pâte de cellulose des arbres. Bien que sur papier, elle soit biodégradable, elle représente une partie des microplastiques retrouvés en mer. Sachant qu’une partie de ces produits finissent leur chemin dans nos cours d’eau, on ne peut nier cet impact.

En plus de venir dans un emballage de plastique, les produits hygiéniques jetables sont composés de plastique tel que le polyéthylène ainsi que le polypropylène. Les deux issus de l’industrie du pétrole ou du gaz naturels.

Dans les dernières années , on a trouvé des résidus de 20 à 30 produits chimiques, entre autres des traces de dioxines, de furanes et des pesticides, dans les produits d’hygiène personnelle jetables aux États-Unis et en France. Il faut savoir que les parois vaginales font partie des tissus les plus absorbants du corps. Même si à ce jour, leurs présences n’ont pas démontré de risque pour la santé, il est impossible d’évaluer le cumul de ces substances. Sachant qu’au Canada, le commerce des produits d’hygiène personnelle jetables provient majoritairement des États-Unis et de l’Europe, la situation est inquiétante et alarmante.

Le gaspillage de ressources

Au Canada seulement on dénombre environ 8,5 millions de personnes qui sont en âge d’être menstruées. Au cours de sa vie, une personne menstruée utilisera environ 15 000 tampons et/ou serviettes hygiéniques jetables. Chaque année, au Canada, c’est environ 771 millions de protections hygiéniques qui sont jetées, ce qui représente environ 3 kg de produits jetables par personne, par année.

À Montréal seulement, on estime qu’annuellement, 1 422 tonnes de produits d’hygiène personnelle finissent dans les sites d’enfouissement, et certains directement dans nos cours d’eau. Composées de différents mélanges de plastiques, ces protections jetables peuvent contenir comme mentionné de 20 à 30 produits chimiques, les rendant non recyclables et non compostables. On estime que ces produits prendront environ 450 ans à se décomposer complètement.

Lorsqu’on sait que la durée d’utilisation des produits hygiéniques personnels jetables est d’environ 3 à 4 heures, alors que les options zéro déchet ont une durée de vie d’environ 5 ans, on peut parler d’un vrai gaspillage de ressources.

Qu’est-ce que la précarité menstruelle?

On définit la précarité menstruelle par la difficulté à se procurer des protections hygiéniques des personnes menstruées par manque d’accès ou pour cause de pauvreté. On estime qu’au monde, 1 personne sur 10 subit la précarité menstruelle.

On estime qu’une personne menstruée débourse en moyenne 70 $ par année pour des produits d’hygiène personnelle jetables, et le budget peut s’élever à 180$ par année lorsqu’on parle de menstruation abondante, ou d’allergies ; le coût des solutions durables serait quant à lui d’environ 39 $ aux cinq ans.

Considérant que ce n’est pas tout le monde qui a les ressources pour se procurer des protections hygiéniques jetables chaque mois, une solution envisageable serait de démocratiser l’accès aux produits durables, comme la mise en place de subvention.

Comme nous avons pu le démontrer, à long terme, l’alternative durable représente une économie substantielle et réduit l’impact environnemental, même si le coût de départ peut sembler plus élevé. Ces produits sont également réputés plus confortables que leurs homologues à usage unique.

Grâce à un financement de RECYC-QUÉBEC et en partenariat avec des municipalités ayant répondu à l’appel, le GRAME subventionne 50% du prix d’achat , jusqu’à concurrence de 100 $ par personne des produits d’hygiène personnelle. 

Apprenez-en davantage sur notre subvention.

Shani Lebel

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