Quelles plantes envahissantes peut-on trouver à Montréal ?
Berce du Caucase. Source : Gouvernement du Québec
La Berce du Caucase
Originaire, comme son nom l’indique, du Caucase, cette herbacée vivace de la famille des carottes produit de petites fleurs blanches regroupées en ombelle. On retrouve la berce du Caucase principalement dans les milieux ouverts, frais et humides, en bande riveraine, dans les fossés et le long des voies ferrées et des routes.
« Nothing can stop them (Rien ne peut les arrêter) » chantait Genesis à propos de cette espèce envahissante dans son titre The Return of the Giant Hogweed (berce du Caucase en anglais) sorti en 1971. Et en effet, dû à sa très grande taille (elle peut atteindre 4 m) et sa croissance rapide, elle nuit considérablement à la survie des autres plantes aux alentours.
Attention! Sa sève contient des toxines. Ces dernières sont activées par la lumière et rendent la peau extrêmement sensible au soleil, causant des lésions apparentées à des brûlures, douloureuses et parfois graves.
Comment l’éliminer ? Il est possible de la déraciner en utilisant des gants en vinyle et des vêtements permettant d’éviter tout contact. En raison de sa toxicité, il n’est tout de même pas conseillé de tenter de la retirer, mais plutôt de signaler sa présence à la municipalité.
À noter : Il existe une berce indigène et non envahissante appelée la berce laineuse. Elle se distingue de celle du Caucase, par sa taille, car elle ne dépasse pas les 3 m. Sa tige est entièrement recouverte de poils blancs, souples et feutrés lui donnant un aspect laineux.
La renouée du Japon
Cette plante ornementale, introduite au 19e siècle, possède des tiges creuses qui s’apparentent légèrement à du bambou. On la retrouve surtout dans les milieux perturbés et humides : les bords des plans d’eau, les fossés ou encore les canaux d’irrigation.
Renouée du Japon. Source : WWF
La croissance de la renouée du Japon est très rapide et la plante peut atteindre 2 à 3 m en seulement une année ! Elle se reproduit de manière végétative à l’aide de ses rhizomes (tiges souterraines) très efficaces qui peuvent même percer de l’asphalte.
Attention ! Sa densité devient telle que très peu de plantes survivent sous son feuillage, appauvrissant ainsi la diversité biologique des écosystèmes.
Comment l’éliminer ? Opération fastidieuse à cause de ses racines s’enfonçant à plus de 2 m de profondeur et pouvant s’étendre latéralement sur 7 m, il est optimal d’éliminer les jeunes plants ou une petite colonie en retirant complètement le système racinaire du sol. Si la renouée du Japon est déjà bien installée, il est recommandé de couper ses tiges au ras du sol, et ce, à plusieurs reprises pendant la saison, de façon à épuiser ses réserves. Il est aussi possible de poser une bâche opaque sur la colonie, mais il faut s’armer de patience, car il faut la laisser pendant au moins 5 ans.
Le roseau commun, ou Phragmite
Le roseau commun, ou phragmite exotique, est une graminée vivace de grande taille (3 à 5 m) venant de l’Asie de l’Ouest et introduite au début du siècle dernier. Elle se propage à l’aide de ses graines, de ses racines (rhizomes) ou de ses tiges rampantes (stolons). Surtout présente dans les marais et les fossés au bord des routes, elle forme des colonies excessivement denses et d’une hauteur impressionnante qui bloquent l’accès à la lumière pour tous les autres végétaux.
Phragmite exotique. Source : Ville de Québec
Attention ! Une fois installée dans un milieu propice, une colonie de roseaux peut s’étaler sur des dizaines ou des centaines de mètres par année et sa densité est telle qu’elle empêche la croissance des autres plantes telles que les quenouilles.
Comment l’éliminer ? Si le phragmite est déjà bien installé, une coupe
régulière des tiges peut être effectuée durant l’été pour affaiblir les racines. Il est aussi
possible d’installer une bâche opaque sur la colonie pendant une longue durée (jusqu’à
deux ans) et ainsi s’assurer l’élimination des racines.
À noter : il existe un roseau indigène au Québec, mais celui-ci n’a pas tendance à former des colonies aussi imposantes et, concurrence moins férocement que le roseau commun pour les ressources partagées.
Le nerprun
Nerprun cathartique. Source : Ville Mont-Royal
Introduit au Québec à des fins ornementales, cet arbuste à petits fruits noirs est très envahissant. On trouve le Nerprun cathartique plutôt dans des zones sèches tandis que le nerprun bourdaine lui préfère les zones humides, mais tous deux sont très nuisibles et peuvent atteindre jusqu’à 6 m de hauteur.
Attention ! Il nuit à la biodiversité et à la régénération des surfaces boisées. Avec sa croissance rapide, son importante quantité de fruits et son taux de germination très élevé, il devient un compétiteur redoutable pour le développement d’espèces indigènes.
Comment l’éliminer ? Il faut éviter à tout prix d’implanter cette espèce exotique et privilégier le Nerprun à feuille d’aulne qui, lui, est indigène. Bien plus petit que les deux autres espèces introduites, il ne dépasse pas les 1 m de hauteur.
Espèces envahissantes non exotiques mais bien nuisibles
L'herbe à poux
Probablement l’une des plantes les plus problématiques en milieu urbain, l’herbe à poux est une plante à feuilles (dentelées) découpées, ressemblant à celles des carottes. Elle prolifère dans les sols pauvres, aux abords des routes, des pistes cyclables, des voies ferrées et des terrains vagues.
Herbe à poux. Source : Espace pour la vie
Attention ! De fin juillet à fin août, chaque plant fleurit et peut produire des milliers de grains de pollen allergène, qui causent d’importantes allergies chez près d’un million de Québécois.es. Les symptômes vont du rhume des foins (rhinite) à la sinusite chronique et parfois même jusqu’à l’asthme.
Comment l’éliminer ? Il est donc fortement recommandé de déraciner l’herbe à poux avant cette période afin d’éviter les effets nuisibles. Tant qu’elle n’est pas en graine, l’herbe à poux peut être jetée au compost ou dans la nature. Sinon, elle doit être jetée aux ordures.
L'herbe à puce
L’herbe à puce est une plante ligneuse et vivace dont la sève renferme un allergène qui cause une douloureuse inflammation de la peau chez environ 85 % de la population. Petite plante grimpante aux feuilles lustrées et trilobées, elle pousse surtout dans les sous-bois. Elle se répand très rapidement à l’aide de ses graines et de ses tiges souterraines (rhizomes).
Herbe à puce. Source : Espace pour la vie
Attention! La substance toxique de l’herbe à puce est présente dans toute la plante à part son pollen. En cas de contact avec la sève, il faut laver toutes les parties exposées avec du savon et de l’eau froide. Il est possible de soulager les démangeaisons avec des compresses d’eau fraîche ou imbibées d’une solution de bicarbonate de soude. À noter que la toxicité de cette substance dure pendant plusieurs jours, il faut donc s’assurer de laver tous les outils et vêtements qui ont approché cette plante.
Comment l’éliminer ? Il est nécessaire d’arracher la plante et de déterrer ses racines. Les plants d’herbe à puce ne doivent jamais être compostés, jetés dans la nature ou brûlés, mais être placés dans des sacs robustes et jetés aux ordures.
De plus, vu la toxicité de cette plante, il faut être très vigilant à son contact, porter des gants en vinyle, des vêtements longs et des chaussures fermées. Il est aussi conseillé de signaler sa présence à la municipalité.