Skip to content

Un projet de science citoyenne pour combattre les microfibres débute au Québec

Écrit par :

Sandrine Tessier
Coordonnatrice des communications

Partager

Montréal, le 5 juillet 2021 – Le GRAME amorce un projet de science citoyenne visant à combattre les microfibres. Les microfibres sont en fait des particules de plastique de moins de 5 mm qui se détachent des vêtements en fibres synthétiques lors des lavages. Au Canada et aux États-Unis, ce sont environ 880 tonnes de microfibres qui sont relâchées chaque année.

L’objectif est d’introduire le filtre dans des foyers québécois afin d’évaluer son potentiel de dissémination à plus grande échelle par la suite. Le projet réunira 30 ambassadeur.rice.s qui installeront un filtre dans leur foyer et documenteront leur expérience sur les six prochains mois. Parmi les ambassadeur.rice.s, Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre et cofondatrice de Incita, Coop-conseil zéro déchet : « Ce projet est une belle occasion d’en apprendre plus sur cet enjeu et de contribuer à documenter son impact ! En faisant un état de la situation d’une partie de ma garde-robe, j’ai réalisé que j’ai pas mal de tissus synthétiques, et je suis curieuse de savoir quel est l’impact de leur lavage sur l’environnement. »

Tout comme les 29 autres ambassadeur.rice.s, elle a procédé à l’installation du filtre à la mi-juin et commence tout juste l’expérience. 

« Je trouve ça très pertinent d’envisager la possibilité d’en généraliser l’utilisation, si cela permet de prévenir la pollution par les microplastiques ! »
Une expérience d’intérêt pour le milieu de la recherche Afin d’ajouter une démarche scientifique plus poussée à son projet, le GRAME s’alliera à Dominique Claveau-Mallet, professeure adjointe au Département des génies civil, géologique et des mines de Polytechnique Montréal et experte en microplastiques et méthodes de traitement décentralisé de l’eau. « Les décideurs publics ont besoin d’information scientifique afin d’orienter leurs actions dans la lutte contre les microplastiques. Ce projet nous permettra de quantifier les flux de matières plastiques issus des ménages québécois, en plus de caractériser l’efficacité d’enlèvement des filtres à lave-linge. Les résultats du projet me permettront d’alimenter d’autres projets sur les microplastiques que je réalise, et qui portent entre autres sur les méthodes de détection et le vieillissement des microplastiques dans l’environnement. Pour une scientifique comme moi, un partenariat avec le GRAME est idéal puisqu’il permet de joindre deux forces complémentaires, la recherche scientifique et la mobilisation citoyenne, » affirme la professeure. À son équipe s’ajoutera Abdellah Ajji, directeur de département et professeur titulaire au Département de génie chimique de Polytechnique, et expert en caractérisation de polymères. Un étudiant de maîtrise, Mohammed Abourich, accompagnera aussi les deux professeur.e.s dans la démarche. À la suite de l’analyse des contenus récoltés, il sera possible de déterminer les types de microfibres les plus présents, ainsi que la proportion emprisonnée grâce aux filtres.
Les filtres à microfibres : une première au Québec

Le GRAME souhaite aussi mettre en place un programme de subvention pour rendre accessibles les filtres à microfibres pour 150 ménages québécois. Le déploiement de ce projet inédit au Québec a été inspiré par un projet similaire réalisé à Parry Sound en Ontario. Au début de 2020, cette ville avait réussi à détourner 7 000 g de fibres en un an, grâce à des filtres installés dans 70 foyers volontaires, représentant ainsi près de 3 millions de microfibres de moins dans les Grands Lacs.

« Les microfibres sont un enjeu dont on parle de plus en plus, mais pour lequel on n’apporte que peu de solutions à l’échelle des citoyen.ne.s. Grâce à notre programme d’ambassadeur.rice.s, nous voulons premièrement démontrer l’efficacité des filtres, et deuxièmement, encourager les municipalités à emboîter le pas en adhérant à notre subvention afin de disséminer ces filtres à plus grande échelle, » explique Luisa Novara, chargée du projet au GRAME. « L’action climatique passera d’abord et avant tout par l’action municipale, aussi, nous souhaitons les accompagner dans cette démarche. »

Dans les derniers mois, la présence des microplastiques et des microfibres a été un sujet d’actualité ; on a même retrouvé jusqu’en Arctique. Ces microplastiques se retrouvent dans la chair de poissons et de fruits de mer que nous consommons quotidiennement. Certaines particules se retrouvent même dans l’eau que nous buvons.

UN PROJET DE RECYC-QUÉBEC ARRIMÉ À LA STRATÉGIE QUÉBÉCOISE DE L’EAU 2018-2023

Ce projet a été soutenu financièrement par RECYC-QUÉBEC dans le cadre d’un appel de propositions visant la promotion de la réduction de l’utilisation et du rejet de plastique à usage unique. Le financement de ce programme provient des sommes prévues dans le cadre du Plan d’action 2018-2023 de la Stratégie québécoise de l’eau, administré par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC).

À propos de Pour un fleuve plus propre Le GRAME propose aux municipalités deux programmes de subvention, l’un pour filtrer les microplastiques qui s’échappent des laveuses et l’autre pour favoriser l’achat de produits d’hygiène personnelle durables. Pour un fleuve plus propre a pour objectif de sensibiliser 16 municipalités et/ou territoires à l’enjeu des microfibres et de rendre les subventions accessibles à 150 personnes. Le GRAME, RECYC-QUÉBEC et Environmental Enhancements, fournisseur officiel des filtres, s’allient pour réaliser cette initiative ambitieuse.  À propos du GRAME Le GRAME est une organisation d’intérêt public fondée en 1989 et basée à Montréal. Acteur important au Québec lorsqu’il est question de solutions novatrices et réalistes aux grands problèmes environnementaux, c’est aussi une force collective inspirante et enracinée dans sa communauté. Reconnu pour son expertise approfondie en matière de transport, d’énergie, d’écofiscalité, de gestion des matières résiduelles, de verdissement et d’aménagement urbain, le GRAME œuvre en orientant ses activités autour de trois pôles complémentaires : l’influence auprès des décideurs, la sensibilisation et l’éducation relative à l’environnement et l’intervention directe sur le terrain.

Pour plus d’informations :

Sandrine Tessier

Coordonnatrice aux communications

communications@grame.org

514.662.7823

Sandrine Tessier

Articles similaires

Abonnez-vous à l’infolettre