Cet article a été rédigé par le GRAME pour la Fédération des clubs de quad du Québec et publié dans l’édition de décembre de Sentier Quad.
On le sait, il ne suffit que d’une petite tombée de neige que déjà, on rêve de sentiers blancs et de journées passées entre les arbres, leurs branches alourdies par le poids d’un duvet blanc. Parlant de duvet, comment se porte votre équipement d’hiver? On vous pose la question parce que ces rêveries nous mènent souvent à réaliser qu’on a besoin d’un nouveau manteau, de nouvelles combines ou encore que nos chaussettes de laine sont toutes trouées.
Le GRAME vous aide à faire des choix éclairés en matière d’équipements d’hiver à saveur un peu plus écolo!
Fausse fourrure ou fourrure naturelle : le choix le plus écolo
Commençons par parler de fourrure. Un énorme débat entoure cette matière, autant du point de vue éthique, écologique, mais aussi, force est de l’avouer, économique. Il faut savoir que la première étape lorsqu’on doit choisir entre la fourrure naturelle ou synthétique provient de nos valeurs personnelles. Favorise-t-on une matière produite sans cruauté faite aux animaux, y allons-nous pour l’option la plus durable ou devons-nous nous résigner à laisser le prix dicter notre choix?
Du point de vue éthique, difficile de dire le contraire : la fausse fourrure sera plus éthique. Bien que plusieurs marques utilisant de la vraie fourrure assurent le faire dans le plus grand respect des animaux, il y a tellement d’alternatives pour un équipement d’hiver chaud et durable aujourd’hui qu’il est difficilement justifiable de continuer à tuer des animaux pour leur fourrure.
Du point de vue écologique, c’est plus difficile. Beaucoup de fausses fourrures sont faites de plastique. En outre, on doit se poser des questions sur les méthodes de fabrication et sur les impacts environnementaux de celles-ci. On doit aussi étudier la durabilité des matériaux. On estime qu’une fausse fourrure pourra durer une dizaine d’années environ, alors que la vraie, bien entretenue, est pratiquement durable à vie!
Finalement, on ne peut négliger l’aspect économique. Oui, les manteaux avec des cols en fausse fourrure seront certainement moins chers, mais encore une fois, on doit se questionner sur leur durabilité. Peut-être est-on mieux d’investir un peu plus pour quelque chose qu’on n’aura pas besoin de remplacer dans quelques années.
Parmi toutes ces questions, le débat n’est pas simple. Et la fourrure recyclée, qu’en dites-vous? Peut-être pouvons-nous trouver un compromis entre tous ces aspects en misant simplement sur la réutilisation et la revalorisation de la fourrure.
Choisir entre fibres naturelles et fibres synthétiques
S’habiller pour le plein-air d’hiver demande bien entendu plusieurs couches. On veut trouver le parfait mélange entre des morceaux chauds, qui respirent bien et qui idéalement ne sont pas trop épais. Il reste quand même difficile de faire le tri entre toutes les matières disponibles. Commençons d’abord en se demandant : fibres naturelles ou synthétiques?
La réponse simple est : fibre naturelle, principalement car les matériaux synthétiques, même le polyester recyclé, produisent des microfibres au lavage qui sont désastreuses pour l’environnement. Même si ce problème est méconnu, on estime qu’un demi-million de tonnes de microfibres se retrouve dans les cours d’eau chaque année – et qu’elles ne pourront jamais être détruites. Finalement, le processus de fabrication des matières synthétiques demande beaucoup d’énergie, d’eau et de produits chimiques.
Le chanvre est une belle alternative à explorer. Contrairement au coton, le chanvre régule bien la température du corps en plus d’être reconnu comme un textile très résistant – donc un bon choix pour la durabilité. Point bonus, c’est aussi un tissu qui s’adoucit avec le temps!
Si on se tourne vers la fibre naturelle, il peut y avoir toutefois un dilemme éthique : une des meilleures fibres naturelles pour l’hiver demeure la laine, toutefois, ce n’est pas un matériel végan et il faudra peut-être s’attarder aux conditions d’élevage des animaux.
Le Lyocell : synthétique et écolo
Le Lyocell peut aussi être une avenue intéressante pour son équipement d’hiver. Cette matière est faite à partir de cellulose de bois, d’eucalyptus plus précisément, et transformée ensuite en fibre synthétique; cela semble contradictoire à ce que nous avons dit plus tôt sur les fibres synthétiques, mais comme le Lyocell est produit par l’extraction de la cellulose par des solvants et non par le tissage de sa fibre, on le considère comme synthétique.
Toutefois, les solvants sont constamment recyclés et réutilisés, ce qui rend le processus beaucoup plus respectueux de l’environnement. Le Lyocell est donc une fibre biodégradable, résistante et qui absorbe bien l’humidité.
Les solution de rechange au duvet d’oie
L’asclépiade, ça vous dit quelque chose? Cette plante, dont il existe quatre espèces au Québec, a longtemps été considérée comme une mauvaise herbe et pourtant, elle demeure vitale pour la survie des papillons monarques, car leurs chenilles s’en nourrissent. Cette plante joue également un rôle essentiel pour les insectes pollinisateurs.
Alors, quel est le lien avec l’équipement d’hiver écolo? Eh bien la graine d’asclépiade produit une fibre soyeuse, qu’on surnomme depuis quelque temps “soie d’Amérique”. Or, cette fibre est reconnue pour ses propriétés hydrophobes, sa grande résistance et son incroyable capacité thermique. Elle garde au chaud dans des températures allant facilement jusqu’à -20 degrés Celsius. En effet, on entend moult témoignage d’alpinistes et d’explorateurs qui sont partis sur l’Everest ou encore en Antarctique vêtus de fibres d’asclépiade et certains ont même avoué avoir eu trop chaud!
Pour ajouter à son attrait, de nombreux fabricants québécois s’aventurent à créer de l’équipement d’hiver comme des manteaux avec cette plante comme isolant; une bonne idée pour encourager des producteurs d’ici, mais aussi pour trouver une solution végane au duvet d’oie, tout en restant naturelle.
Nous vous avons fait faire un tour d’horizon sur la question de choix écolos, mais avec un peu de recherche, il reste des mines d’information à découvrir sur les différentes matières et les bonnes questions à se poser au moment de changer son équipement d’hiver. On vous souhaite donc beaucoup de plaisir sur les sentiers cet hiver, en santé et au chaud!