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Greenwashing : Reconnaître une démarche environnementale légitime

Écrit par :

Maria Camila Gallego Betancur
Stagiaire en communication (2022)

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Dans le premier article de la série sur le greenwashing, nous avons établi les bases ainsi que les différentes formes que peut prendre cette stratégie qui vise à donner une image plus « verte » à une entreprise qu’elle ne l’est réellement. 

Ce deuxième article présente quelques pistes pour faire la distinction entre le greenwashing et les initiatives légitimes en matière d’environnement!

S'éduquer pour éviter de se faire berner

Apprendre à reconnaître les différents ingrédients et matériaux utilisés dans les produits ainsi que leurs impacts sur l’environnement est un excellent moyen d’éviter les pièges du greenwashing.

S’éduquer sur les moyens alternatifs disponibles aux produits conventionnels permet aussi de se libérer de la dépendance aux marques susceptibles de faire du greenwashing. Les produits ménagers et les cosmétiques maison sont un bon moyen de commencer. Avec des ingrédients simples que vous avez sûrement déjà chez vous, comme du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude et des agrumes, il est possible de créer plusieurs produits ménagers simples et naturels! L’Éco-quartier Lachine vous montre comment faire trois produits ménagers pour nettoyer votre maison.

Pour aller plus loin, Les Mauvaises Herbes proposent deux livres pour se lancer dans la fabrication de produits ménagers et cosmétiques.

Voici également quelques ressources pour vous éduquer davantage sur les pratiques de greenwashing :

Fouiller, fouiller et fouiller plus loin!

En général, il devrait être possible de trouver des informations claires et précises pour comprendre la démarche environnementale de l’entreprise et l’impact qu’elle a globalement au-delà des actions ponctuelles. Ainsi, une entreprise qui offre une gamme de produits « verts », mais qui n’intègre aucune action écologique dans le reste de ses activités est plus susceptible de faire du greenwashing. L’idée ici est de vérifier les déclarations des entreprises.

Comment s’y prendre? Vous pouvez commencer par vous rendre sur le site corporatif de la marque pour voir le niveau de transparence des démarches environnementales. Voici quelques éléments à chercher :

  1. La compagnie produit-elle un rapport de Responsabilité sociale d’entreprise (RSE)?
  2. Fournit-elle des données tangibles par rapport à ses actions environnementales? On cherche ici de vrais chiffres avec des retombées précises.
  3. La compagnie a-t-elle des certifications reconnues? Il existe plusieurs organismes qui octroient des certifications à des marques.

Les certifications, un gage contre le greenwashing?

Plusieurs produits contiennent des logos sur les emballages afin de souligner des caractéristiques environnementales des produits. C’est ce qu’on appelle des « éco-étiquettes », ou des certifications environnementales. Certaines peuvent être mensongères, mais d’autres sont légitimes et approuvées par des organismes de certification. Le gouvernement du Québec propose un répertoire pour en apprendre plus sur les écoétiquettes.

Voici quelques certifications intéressantes à repérer :

  • BCorp : cette certification est intéressante puisqu’elle tient compte à la fois des efforts de l’entreprise sur le plan environnemental et social. Pour l’obtenir, les entreprises doivent passer une évaluation appelée « B Impact Assessement », qui assure que les plus hauts standards sont respectés.  Cette certification doit être renouvelée tous les trois ans et l’entreprise doit payer une cotisation annuelle pour la maintenir.
    • Exemples de compagnies certifiées BCorp au Québec : Prana, Frank & Oak, The Unscented Company, GSoft, Ergonofis (consulter la liste complète ici). Il est possible de voir l’impact de ces compagnies sur le site de BCorp.
  • ISO 14 001 : Cette certification a comme objectif d’aider les entreprises à améliorer leur système de management environnemental. Les normes ISO, reconnues mondialement, établissent des standards dans différents domaines à partir des connaissances d’expert.e.s.
  • C2C (Cradle to Cradle) : Cette certification s’intéresse à la conception de produits, notamment en favorisant une approche circulaire. Différentes catégories d’exigences font partie de cette certification, dont : matériaux sains, réutilisation des matières, énergie renouvelable, gestion de l’eau et responsabilité sociétale. Un renouvellement est requis tous les deux ans.
  •  

Le Guide des certifications responsables de la Société de transport de Montréal (STM) est un exemple de transparence sur la démarche écoresponsable d’une entreprise. Ce document fournit des informations sur les mesures environnementales mises en place, mais aussi sur ses partenaires et les certifications obtenues.

Cependant, il est aussi important de considérer que ces certifications peuvent être coûteuses à obtenir et les plus petites entreprises ne possèdent pas toujours les moyens nécessaires, même si leurs produits sont respectueux de l’environnement. Dans ce cas, les entreprises qui déploient des efforts pro-environnement font souvent des efforts pour les communiquer et seront ouvertes à répondre à vos questions!

Envie d’aller plus loin? Voici quelques outils à la portée de toutes et tous pour faire des choix plus éclairés!

  • Skin Deep : Ce répertoire, proposé par l’Environmental Working Group, comprend des produits cosmétiques qui sont évalués en fonction de leur composition. Des informations détaillées sur le rôle et les effets des ingrédients s’y retrouvent également.
  • Think Dirty : Cette application permet de scanner le code-barre de produits cosmétiques, ménagers ou de soins personnels pour obtenir des informations sur les ingrédients qui les composent.
  • Good on you : Ce site présente un répertoire de marques de vêtements évaluées en fonction de trois critères d’impact, soit la santé, la planète et les animaux.
  • Yuka : Cette application aide à déchiffrer les étiquettes des produits alimentaires et cosmétiques pour repérer les ingrédients nocifs pour la santé.

Pour s’outiller contre les pratiques de greenwashing, il est donc important de s’informer et de faire ses recherches, mais aussi de développer son esprit critique et de constamment se poser des questions! Dans le prochain article de cette série, nous aborderons un exemple de pratique qui à première vue semble légitime sur le plan environnemental, mais qui ne l’est pas toujours : la plantation d’arbres par les entreprises à l’achat de produits ou services.

Maria Camila Gallego Betancur

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