Afin de verdir le territoire de façon durable, le GRAME collabore avec les villes dans le but d’offrir un service de plantation d’arbres en emprises publiques pour les citoyen.ne.s. Pour les municipalités, verdir avec le GRAME, c’est bénéficier d’un service de plantation clés en main. En plus de planter les arbres, nous accompagnons les villes dans le choix des essences pour assurer la cohérence avec la canopée existante tout en favorisant la biodiversité. En outre, nous aidons les villes à identifier les zones prioritaires à verdir tout en offrant la possibilité de faire l’entretien des arbres pendant deux ans, maximisant leur chance de survie.
Pour les projets en emprises, le GRAME propose trois approches : volontaire, obligatoire ou hybride. D’ailleurs, en 2022 ainsi qu’en 2023 , le GRAME a eu l’opportunité d’expérimenter ces méthodes dans deux villes différentes, permettant ainsi de comparer les approches.
Dans ce contexte, nous parlons de l’emprise municipale située sur la lisière de terrain privé des citoyens et citoyennes. Cette portion du terrain, très souvent située en bordure de rue, appartient donc à la municipalité.
C’est pourquoi lorsque l’on parle d’une plantation obligatoire sur un terrain, on fait référence à l’emprise municipale.
L’approche volontaire
L’approche volontaire a été employée lors de la plantation à Dollard-Des-Ormeaux. À travers la démarche, le ou la citoyen.ne a le choix d’accepter la plantation d’un arbre sur l’emprise ou de la refuser. La première étape du projet repose donc sur une démarche de sensibilisation, notamment par une campagne de porte-à-porte. La sollicitation est entreprise dans un but d’éducation quant aux bienfaits des arbres, mais aussi pour obtenir l’accord des propriétaires. Elle permet également de sélectionner un arbre parmi un choix de cinq essences et d’identifier l’emplacement idéal de l’arbre, sous les conseils du GRAME
En utilisant cette méthode, le GRAME a réussi à planter en 2023 une totalité de 95 arbres au sein d’une même municipalité. En amont de la plantation, il y a eu la mise en place d’une opération de démarchage colossale auprès de 1171 adresses. L’approche volontaire permet donc de réaliser une plantation non négligeable, à condition que le démarchage soit fait de manière efficace et que la communication avec les citoyen.ne.s soit la plus claire possible.
Finalement, la présentation du projet favorise l’éducation aux changements climatiques et permet de souligner l’importance des arbres en milieu urbain, tout en répondant aux questions et préoccupations.
L’approche obligatoire
D’un autre côté, dans l’approche obligatoire, appliquée à Senneville, on propose aux citoyen.ne.s la possibilité d’être volontaires et ainsi choisir leur essence d’arbre. Par la suite, la plantation devient obligatoire et le GRAME peut donc entamer les opérations sur les emplacements prédéfinis avec la ville.
En utilisant cette méthode, l’organisation a réussi à planter un total de 164 arbres. Ça démontre que l’approche obligatoire est somme toute très efficace. La ville en question a déterminé qu’il y avait un taux d’insatisfaction de seulement 5% au sein de leur municipalité, ce qui reste relativement faible.
L’approche hybride
Finalement, une approche hybride entre les approches volontaire et obligatoire a été testée sur la rue Maisonneuve, à Dollard-Des-Ormeaux. Cette méthode de démarchage novatrice propose d’identifier des terrains résidentiels potentiels à la plantation d’un arbre en emprises et envoyer des avis de plantation aux adresses ciblées. Par la suite, les plantations sont planifiées, sauf dans le cas où un.e citoyen.ne s’y oppose. Dans la municipalité où cette approche a été adoptée, trois propriétaires ont manifesté leur désaccord, sur les douze adresses ciblées.
Dans des quartiers à logements multiples, où contacter les propriétaires peut s’avérer complexe, cette méthode hybride permet de maximiser le nombre d’arbres plantés en limitant les efforts de démarchage et en respectant les préférences de la communauté. Toutefois, l’impact le plus significatif réside dans la capacité de cette approche à planter davantage d’arbres dans les quartiers moins favorisés, où la végétation est rare et les îlots de chaleur plus fréquents.
En somme, quelle que soit l’approche privilégiée, les projets d’emprise permettent de verdir le territoire des villes qui y participent, ayant ainsi un impact positif sur la superficie de la canopée, sur la réduction des îlots de chaleur, sur la gestion des eaux pluviales, et globalement, sur les changements climatiques.